Illustration : Alice (@halissss)
J’ai eu trois chums dans ma vie. Trois chums, pas vraiment de fuckfriends et quelques aventures romantiques d’un soir vraiment déchirantes. Bref, je suis pas mal plus proche d’avoir un doctorat en relations stables qui durent longtemps qu’en baises sans lendemain avec aucun sentiment.
Pis j’ai l’impression qu’à chaque fois que tu quittes quelqu’un, ou que quelqu’un te quitte, t’as comme un espèce de deuil à faire. Des mini-deuils, des périodes tampons où tu dois cesser de voir l’autre personne, apprendre à refaire ta vie sans, t’habituer à ne plus ressentir le besoin de lui raconter des choses, ou ne plus ressentir le besoin d’être dans ses bras.
Tu revois l’autre personne, ça te choque. Pis à un moment donné, la douleur finit par s’estomper. Tu revois l’autre personne, tu ressens de la sérénité pis crime, tu sens que toi et lui, ou elle, avez changé.e.s, que l’eau a coulé sous les ponts et que vous pouvez vous parler sans animosité ou sans désir sexuel dans le tapis. Crisse, hein.
Ça c’est pour quand ça finit entre guillemets bien. Mais quand t’étais dans une relation toxique, fucking pas saine pour toi, que ça t’as pris des mois et des mois à le réaliser, que ça t’as pris des semaines et des semaines à finalement réussir à le, ou la, laisser, comment ça feel?
Je réfléchissais à ça parce que récemment, Padmé a publié un texte qui s’appelle Longue en esti la route vers la guérison. Longue en esti…
Parce que je pensais naïvement, lorsque j’ai fini par laisser le gars qui me faisait sentir comme pas assez, que tout était over. Même pas de peine, rien. Pis ça été le cas, pendant longtemps. Jusqu’à ce qu’en jasant avec une amie, des mois plus tard, je réalise que mon consentement avait été bafoué à de nombreuses reprises. Que je m’étais faite manipuler, qu’il m’avait fait du chantage émotif tellement souvent, qu’il avait tenté, consciemment ou non, de me maintenir à l’écart de mon groupe d’ami.e.s.
Ça fait que pendant plusieurs mois après, j’ai ressassé ces idées-là. J’avais comme une colère au fond de moi. De la douleur, pis peut-être un peu de la honte, je sais pas. Pis j’ai écrit de nombreux articles sur ce blogue concernant cette relation (ben tabarnak, je suis en train d’en écrire un autre). J’ai ventilé. J’ai retourné ce casse-tête dans tous les sens.
Pis un jour, (genre deux ans après notre fameux break up) alors que j’étais encore dans ma phase de colère / réflexion, il m’a écrit. Pour s’excuser. Pis, malgré le fait que je trouvais ça nice de sa part, j’lui ai dit que j’étais pas encore prête à tout lui pardonner.
Alors voilà. Nous y sommes. Quatre ans plus tard. Quatre fucking années plus tard, pis j’me sens prête à avoir une conversation avec lui. À comme enfin tourner la page d’un deuil que je pensais inexistant.
Pis je peux pas m’empêcher d’y repenser à cette fameuse phrase, longue en esti la route vers la guérison. Pis you know what? C’est ben correct.
Peace out la gang
Médusa
Médusa, étudiante en communication, dont les propos peuvent parfois être venimeux, n’a pas la langue dans sa poche. Provocante et animée par la sexualité, elle débat pour déconstruire l’image de la pute, de la vierge et de la mère.
Pour lire le dernier article de Médusa – Quand la santé vaginale prend le bord – c’est ici!
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