***Lumière sur des femmes inspirantes du passé***
Recherche et rédaction : Maude Savaria – Historienne et archiviste (@msavacou)
Illustration : Layloo (@mycrazycoloured)
Mary ou Molly Brant, diplomate et mère de clan autochtone (Konwatsi’tsiaiénni et Degonwadonti) (env. 1736 – 1796)
Élevée à l’européenne à Canajoharie (État de New York actuel) et éduquée à l’anglicane, Molly Brant est une guérisseuse, une mère de clan de la nation Kanyen’kehà:ka (Mohawk) et une représentante influente de la Confédération Haudenosaunee (Six-Nations/Iroquois).
À 16 ans (1754), elle fait déjà partie d’une délégation diplomatique à Philadelphie afin d’enquêter sur des transactions foncières frauduleuses. Elle y rencontre Sir William Johnson, surintendant des « Affaires indiennes », qui devient son partenaire de vie. Elle dirige son domaine avec du personnel de service et des personnes réduites en esclavage et met au monde huit enfants.
À la mort de Johnson en 1774 , elle retourne dans son village natal comme mère de clan et commerçante. Pendant la guerre d’indépendance américaine (1775-1783), elle accueille des réfugiés, trafique des informations et du ravitaillement et assure l’alliance de sa communauté avec les Britanniques. En 1783, elle se relocalise à Cataraqui (Kingston, Ontario), recevant des terres, une maison et une généreuse pension à vie de la couronne britannique tout en préservant sa langue, son habillement et ses traditions autochtones. Mary Brant a su tiré son épingle du jeu en naviguant habilement dans le monde complexe des relations entre les Britanniques et les nations autochtones, et ce, sans jamais renier ses origines.
*La Confédération Haudenosaunee regroupe les nations Onöndowa’ga (Sénécas), Guyohkohnyo (Cayuga), Onyota’a:ka ou Gayogohó:no’ (Oneida), Onondaga, Kanyen’kehà:ka (Mohawk) et Tuscarora. Les Oneidas étaient du côté américain pendant la guerre. Après la guerre d’indépendance américaine, la Confédération Haudenosaunee perd ses terres ancestrales, n’ayant plus de traité pour les protéger de l’expansion américaine.
Pour aller plus loin :
Katherine M.J. McKenna, Mary Brant (Konwatsi’tsiaiénni Degonwadonti), “Miss Molly” Feminist Role Model or Mohawk Princess?, dans Nancy L. Rhoden et Ian K. Steele, The Human Tradition in the American Revolution.
Cataraqui Archaeological Reasearch Fundation, https://www.carf.info/kingston-past/molly-brant
Chapitre sur Molly Brant dans Merna Forster, 100 Canadian Heroines.
Helen Caister Robinson, “Molly Brant : Mohawk Heroine” dans Phylis R. Blackeley et John N. Grant, Eleven Exiles : Accounts of Loyalists of the American Revolution.
James Taylor Carson, “Molly Brant, from Clan Mother to Loyalist Chief”, dans Theda Perdue, Sifters : Native American Women’s Life.
Bibliothèques et Archives Canada, Fonds Haldimand et Fonds Daniel Claus and family,