Illustration : Garance (@garancebb)
L’autre soir, je me préparais à aller me coucher en cherchant un sujet pour un nouvel article. Ma coupe menstruelle était pleine et avait besoin d’être vidée, et j’avais donc des bulles d’air qui s’échappaient d’entre mes lèvres (tsé celles de ma vulve, là) pour cause d’effet ventouse déficient. Voilà! Je venais de le trouver mon sujet : les pets de vagin. Parce que si on parle déjà peu des pets et des vagins séparément, en combinant les deux on atteint un tout autre niveau de déni. Tellement qu’on en oublie leur existence. Tellement que j’ai longtemps cru que ce n’était pas tout à fait normal comme phénomène. Il fallait donc que quelqu’un.e (moi!?) en parle. Parce qu’on ne devrait pas être gêné.e, ou dégoûté.e, de ce qui sort d’un.
Il y a quelques années, je discutais de yoga avec des amies quand l’une d’entres elles s’est exclamée qu’elle aimait vraiment la chandelle, mais que ça lui faisait faire tellement de pets de noune cette posture-là! C’est cette fois-là que j’ai réalisé que c’était quelque chose de courant chez les détentrices.eurs de vagin et que j’ai arrêté de m’en inquiéter.
Pour celleux qui n’auraient pas encore compris, un pet de vagin ce n’est pas sale et ça ne sent pas mauvais. C’est vraiment juste une bulle d’air chanceuse qui s’est engouffrée au chaud dans un vagin et qui en ressort, parfois brusquement, parfois bruyamment, mais jamais volontairement. Et ce déplacement d’air peut se produire un peu n’importe quand, même si certaines activités y sont plus propices, comme le yoga par exemple. Ou encore un rapport sexuel. Comme mon amie qui a fait un pet de vagin dans la face de son chum qui lui faisait un cunnilingus. Vous y repenserez quand ça n’ira pas, vous verrez, ça remonte le moral!
Message à celleux qui s’imaginent encore que faire l’amour c’est toujours aussi photogénique que dans les films, je voudrais pas péter votre balloune (haha) mais c’est pas comme ça dans la réalité. Dans la vraie vie, t’as chaud, t’es essouflé.e, t’as des cheveux dans’ face. Des fois tu te cognes la tête ou tu te pognes une crampe. Pis des fois ton vagin, ou celui de ta/ton partenaire, fait des pets. C’est pas moins beau pour autant, au contraire. C’est plutôt plus vrai, plus humain, comme ça.
Tsé, dans le fond là, une relation sexuelle c’est deux corps consentants (ou plus) qui se touchent et qui se meuvent en rythme l’un contre l’autre. C’est juste normal qu’il y ait des petits accrochages une fois de temps en temps. Des ventres qui flacotent l’un contre l’autre, un pénis qui sort, ou qui ne rentre pas de lui-même, et qui a besoin d’être redirigé avec les mains, des jambes qui s’emmêlent dans les draps, name it. C’est normal pis c’est l’fun de même parce que ça protège – un peu – de la monotonie.
Fût un temps où j’étais affreusement gênée quand je faisais des pets de vagin au cours d’une partie de jambes en l’air. Un jour un gars, ébahi face à mon trouble, m’a assuré que c’était tellement pas grave, que c’était juste mon vagin qui s’exprimait. Depuis, quand ça m’arrive, je ris un court instant et je continue ce que je faisais, parce qu’un pet de vagin, c’est rarement signe que les choses se passent mal.
Sur ce, faute de partenaire, je vais retourner à mon yoga…
Padmé
Étudiante en physio, Padmé écrit pour se vider la tête et faire avancer ses réflexions. Drivée par les questions de genre, elle refuse de se faire enfermer dans une image stéréotypée de la femme. La preuve, il n’est pas rare de la trouver les deux mains dans la graisse de vélo en train de chanter du Céline Dion à tue-tête.
Pour lire le dernier article de Padmé – Le consentement, c’est pas une carte de membre pour la vie – c’est ici!
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