Illustration : Alice (@halissss)
« J’veux sentir les feuilles de menthe craquer sous nos dents avec la chlorophylle qui s’échappe. »
Pendant un temps, j’ai répété cette phrase à mon frère un nombre incalculable de fois par jour. Parce que ça sonne bien, parce que ce n’est pas à toutes les occasions qu’on a la chance de dire le mot « chlorophylle », mais surtout parce que tout comme le reste de cette chanson du groupe Fauve, ce sont des paroles qui résonnent en moi et qui m’interpellent à un degré qu’aucune autre chanson, poème, ou tout autre médium littéraire ou artistique, ne m’avait atteinte.
Les Hautes Lumières, c’est la beauté du monde vue sous l’œil des sensibles de notre génération. C’est ce moment où le temps semble s’arrêter pour que tu puisses apprécier l’instant présent jusqu’à le transformer en une expérience multi-sensorielle sublimée.
C’est la feuille de menthe que tu croques et que tu peux entendre, ressentir sous ta dent, dont tu peux goûter toutes les saveurs jusqu’aux plus délicats arômes de chlorophylle qui s’y trouvent.
C’est le soleil qui se jette dans la mer en une boule couleur pastèque, qui enduit le ciel d’un voile cornaline et laisse planer une ambiance joyeuse empreinte d’une légère nostalgie.
C’est les gens qui s’arrêtent tous en souriant pour observer un enfant qui s’amuse à percer les énormes bulles de savon aux couleurs de l’arc-en-ciel créées par un homme qui, malgré sa misère, s’offre le luxe de propager le bonheur aux passants.
C’est ce plat de pâtes au homard que tu partages avec celui que tu aimes douloureusement de tout ton être après une longue journée à la mer en admirant ses pommettes rougies et ses yeux fatigués, comme s’il était une œuvre d’art.
C’est ce joueur de guitare dans la rue qui joue modestement quelques accords qui semblent raisonner sur la terre entière, tellement que même le vent torride qui s’empare de tes cheveux paraît en être empli.
Ce sont les gouttes de pluie qui se fracassent contre la toile d’un parapluie pour venir créer une mélodie avec le rire des amoureux.ses qui s’y cachent et qui ont les pieds trempés, mais qui s’en balancent, puisqu’iels s’aiment.
C’est l’odeur d’une rose dans un jardin anglais. C’est sa couleur, son essence. Sa simple présence. Ses épines qui blessent et ses pétales qui sourient.
C’est un corps à corps sur une île déserte en oubliant que la nuit tombe parce qu’il n’existe rien d’autre qu’un regard tendre, que la voix des perroquets et des singes, que l’essoufflement des ébats et celui des vagues qui s’épuisent.
C’est une chanson d’enfance qui surprend dans un café, sans susciter quelconque réaction autour, mais qui enveloppe d’un réconfort et d’un espoir qui dureront pendant des jours.
Les Hautes Lumières, c’est la vie comme je l’ai toujours vue. C’est la vie sous mon regard sensible. Ce sont les moments pour lesquels je vis. Ce sont ceux que je veux capturer pour pouvoir les relancer partout autour de moi en souriant, en pleurant, en chantant, en criant. C’est l’espoir de l’idéal, de faire grand avec petit, de toujours voir plus élevé et plus brillant que normal. C’est croquer dans un cornet de bonheur plutôt que de crème glacée. C’est déguster plutôt que manger. C’est habiter plutôt que voyager. C’est aimer plutôt qu’apprécier. C’est expérimenter plutôt qu’observer.
C’est avoir conscience que tout est éphémère. Que tout n’est qu’une petite occasion impulsive qu’il faut saisir. Que rien n’est acquis, mais que tout nous appartient.
Les Hautes Lumières, c’est vivre plutôt qu’exister.
Mystique
Mystique c’est celle qui unit plusieurs voix, plusieurs expériences, plusieurs personnalités. Elle change de peau pour porter le message de celles qui ont besoin de s’exprimer, qu’elles rejoignent l’équipe de façon sporadique ou qu’elles changent de médium d’expression artistique le temps d’un article. Mystique c’est un peu de chacune d’entre nous.
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