Illustration : Laurène (@somepieceofsheet)
Ma sexologue a compris ben vite en m’écoutant parler que j’avais tendance à être très dans ma tête et peut-être pas assez dans mon corps. Faque à la fin de notre première rencontre, elle m’a donné deux devoirs. Le premier : me familiariser avec la méditation en faisant des body scan de deux-trois minutes, en pleine conscience, à tous les jours. J’ai tellement vu des effets positifs rapidement, sur ma concentration, mon humeur, mon sommeil, name it que ça fait maintenant plusieurs mois que je médite tous les jours (ou presque) pis que je suis rendue à faire des méditations guidées de 20 minutes! Mon deuxième devoir : faire une liste de toutes les choses que j’aime dans ma vie sexuelle. L’objectif : me reconnecter à mon plaisir pour éventuellement pouvoir le transférer en envie d’en donner à d’autres.
J’ai pas osé lui dire, mais je trouvais ça vraiment simpliste. Limite stupide. Je me disais que ça allait me prendre genre 4 secondes à faire, que j’allais cibler deux-trois trucs plaisant, pis que ça s’arrêterait là. Je voyais comme vraiment pas à quoi ça allait ben pouvoir me servir de faire une liste de même. Les listes, c’est pour les choses à faire et à ne pas oublier, non?
Mais, parce que je suis une bonne élève peut-être, ou parce que je voulais au moins laisser une chance à ses conseils, j’ai payé pour la consulter après tout, j’ai décidé de tenter le coup. Ce soir-là, avant d’aller me coucher, j’ai sorti un carnet pis un stylo, pis j’ai commencé à écrire. Ce que je pensais qui allait me prendre gros max 5 minutes m’a en fait pris presqu’une heure à lister. Plus j’écrivais, plus j’avais d’idées. Pis plus j’avais d’idées, plus j’écrivais vite pour ne rien perdre.
À ma grande surprise, ça a été une expérience absolument enrichissante. Un, parce que ça m’a fait prendre conscience de toute l’étendue des choses que j’aime et aidé à les accepter. Deux, parce que ça m’a fait mettre des mots sur des envies et fantasmes que j’avais jamais osé exprimer. Pis trois, parce que ça m’a fait réaliser à quel point le plaisir de la sexualité est ben plus large que juste de la stimulation directe des organes génitaux et DONC, moins de pression de performance pour moi qui stress que’l criss de branler / sucer des pénis mais qui adore, par exemple, caresser des fesses et embrasser des seins.
Faque, parce que ça a été si enlightening comme exercice pour moi, pis parce que je vous encourage à le faire aussi, je vous partage ma liste des choses que j’aime.
J’aime me faire enlacer par la taille.
J’aime quand quelqu’un se serre dans mon dos et m’embrasse dans la nuque, derrière les oreilles, entre les omoplates.
J’aime me blottir dans les bras de quelqu’un et respirer son odeur.
J’aime être la petite cuillère. J’aime la sensation de la peau d’une autre personne contre la mienne. Sentir la chaleur de son corps m’envelopper. Bouger imperceptiblement mon bassin, frotter délicatement mes fesses contre la chaleur humide de son sexe. Sentir son souffle dans mon cou. Sa main sur mon sein, mon ventre ou ma cuisse.
J’aime être la grande cuillère. Venir coller mon bassin contre celui de l’autre. Sentir mes seins qui effleurent à peine, du bout des mamelons, la peau de son dos. Entremêler nos pieds. Calquer le rythme de ma respiration sur la sienne.
J’aime utiliser tout mon corps pour caresser celui de l’autre, du bout des doigts, de la langue, du nez, des seins. J’aime observer le corps de l’autre réagir à mes caresses. J’aime l’embrasser dans le cou, lui mordiller délicatement les mamelons, lui empoigner les fesses et les cuisses.
J’aime me faire caresser, délicatement, partout. Dans le fond de la tête, à la jonction de la nuque. Dans le cou, tout le tour de la mâchoire. Sur la poitrine, entre et autour des seins. Sur les bras, dans le creux des aisselles. Sur le ventre, sur les hanches. Sur les fesses, dans l’intérieur des cuisses. Tout le long de la colonne vertébrale.
J’aime me faire embrasser, lécher, mordiller dans le cou.
J’aime bien me réveiller le lendemain matin avec quelques traces de la fougue de la veille.
J’aime me faire embrasser doucement, lentement, délicatement. J’aime me faire embrasser avec passion.
J’aime me faire empoigner par les fesses dans la fougue d’un baiser. Me faire presser contre un mur. Me faire soulever par les cuisses et enrouler mes jambes autour du bassin de l’autre.
J’aime sentir le corps de l’autre tout contre le mien, nos souffles qui s’entrechoquent.
J’aime me glisser, debout, entre les jambes de l’autre qui est assis.e sur une chaise, et l’embrasser.
J’aime sentir son visage entre mes seins.
J’aime m’asseoir à califourchon sur l’autre. L’embrasser en passant mes mains dans ses cheveux et en bougeant lentement mon bassin. J’aime frotter mon entrejambe contre le sien, au travers de nos vêtements. Sentir l’excitation monter de plus en plus.
J’aime voir le désir brûler dans le regard de l’autre lorsque j’enlève mon chandail et dévoile, enfin, mes seins. J’aime sentir ses mains, sa bouche, sa langue sur ma poitrine.
J’aime observer le corps nu de l’autre.
J’aime ressentir, voir, entendre le plaisir de l’autre.
J’aime me faire dire que je suis belle, que je suis désirable.
J’aime l’excitation de me faire enlever mes pantalons. J’aime me faire embrasser la vulve au-travers du tissu de mes petites culottes. Me faire embrasser l’intérieur des cuisses, tout proche. Le bas du ventre, les os du bassin, les hanches. J’aime la sensation du premier doigt qui s’aventure sous l’élastique de mes culottes et qui me caresse, à la frontière des poils pubiens.
J’aime, j’adore, me faire faire un cunnilingus. J’aime l’anticipation qui précède le premier contact avec le gland de mon clitoris. J’aime sentir une langue se promener entre mes lèvres, explorer ma vulve, stimuler mon clitoris. J’aime la montée progressive de l’excitation, jusqu’à l’orgasme.
J’aime l’imprévisibilité de ne pas savoir ce que l’autre va faire ensuite. J’aime la frustration de ne pas pouvoir contrôler la montée de mon plaisir.
J’aime frotter lentement ma vulve humide et gonflée contre un pénis en érection. Stimuler mon clitoris sur son gland. Sentir sa chaleur contre mes lèvres internes.
J’aime le sentiment de communion de la pénétration. J’aime les lents mouvements de va-et-vient, en profondeur. J’aime sentir la sensation d’impact dans le fond de mon vagin à chaque aller-retour.
J’aime atteindre l’orgasme pendant une pénétration. J’aime atteindre l’orgasme avec le corps d’une autre personne tout contre le mien. J’aime sentir l’autre atteindre l’orgasme tout contre moi.
J’aime le moment hors du temps qui suit l’orgasme. J’aime reprendre mon souffle, mon corps encore imbriqué dans celui de l’autre.
Finalement, turns out que j’aime ben des affaires. Pis probablement encore plein d’autres choses que j’ai pas encore découvertes! Pis vous, elle ressemble à quoi votre liste les choses que j’aime dans ma vie sexuelle?
Padmé
Étudiante en physio, Padmé écrit pour se vider la tête et faire avancer ses réflexions. Drivée par les questions de genre, elle refuse de se faire enfermer dans une image stéréotypée de la femme. La preuve, il n’est pas rare de la trouver les deux mains dans la graisse de vélo en train de chanter du Céline Dion à tue-tête.
Pour lire le dernier article de Padmé – Être la bad guy – c’est ici!
BRAvo et aimerais tu pousser le désir d être vue comme belle et désirable jusqu’à poser pour un artiste ?