Dans les 2 dernières années, je suis tombée amoureuse de quatre hommes. Quatre hommes complètement différents. Quatre hommes que j’ai appris à connaître. Un peu, beaucoup, à la folie. Quatre hommes qui, sans même vraiment essayer, sans même vraiment s’en rendre compte, m’ont fait fondre sous leur charme. Quatre hommes qui n’ont toutefois pas ressenti la même chose envers moi que ce je ressentais pour eux. Quatre hommes qui, sans nécessairement le faire exprès, m’ont fait passer par ben des gammes d’émotions fortes, autant positives que négatives.
Ça adonne aussi que, dans les dernières années, j’ai fait pas mal d’introspection. Et j’en fait encore beaucoup d’ailleurs! Ça m’a entre autre permis de réaliser que je peux être quelqu’un de ben intense des fois. Y’a plein d’aspects de ma vie pour lesquels j’ai l’air d’avoir juste deux vitesses possibles : on pis off.
J’ai full de fun, je veux pas partir! OU C’est plate, je m’ennuie, je veux juste rentrer chez moi.
Je déborde d’énergie pis je saute partout! OU J’ai juste envie d’aller faire la sieste.
Je suis full motivée pis je me planifie des tonnes d’activités jusqu’à en négliger mon alimentation et mon sommeil! OU Je suis un peu blasée et j’ai envie de rien faire, toute seule, en pyjama.
Pis apparemment (c’est ce dont je me rends compte ces temps-ci), ça s’applique aussi à ma vie sentimentale : t’as d’l’air nice, j’te jaserais ben un peu devient très vite j’voudrais te voir tous les jours pis que tu me racontes ta vie. C’est weird, parce qu’on dirait que je suis toujours un peu frileuse de me rendre à l’étape de la première date. J’ose comme pas trop être la première à dévoiler mon intérêt. Mais après ça, quand ça clique, du moins pour moi, je m’attache ben vite pis je fonce à toute vitesse, roadrunner style. Mip-mip.
Je sais pas trop pourquoi, mais ça semble faire peur aux gens des fois (sarcasme). Mais bon, j’avoue, c’est vrai que de voir un genre de gros poulet qui t’arrive dessus à toute vitesse, c’est pas le feeling le plus rassurant du monde.
Faque trop souvent, à avoir voulu aller trop vite, ça foire. Pis j’ai mal parce que je m’étais déjà imaginé plein de trucs. Des petits-déjeuner au lit la fin de semaine. Des excursions de plein-air à deux. Des après-midi au parc à faire la sieste et boire de la bière dans mon hamac… Vous voyez le genre?
Donc, ç’t’encore arrivé il y a quelques semaines. Je me suis encore mise dans tous mes états lorsque j’ai compris que l’homme que je voyais depuis quelques temps n’était pas intéressé à bâtir une relation à long terme.
Depuis, on en a pas mal parlé lui et moi, pis on a continué de se voir quelques temps, mais de façon beaucoup plus casual, sans se faire d’attentes ou de promesses. Pis ça a beau avoir été super le fun de passer du temps avec lui, je commence à être tannée de juste rencontrer des personnes qui n’ont pas vraiment envie de s’engager. Je commence à être tannée de toujours être sur les freins pour ne pas brusquer l’autre pis de quand même aller trop vite à ses yeux. Mais en même temps, je comprends pis je peux pas leur en vouloir parce que, durant des années, j’ai été cette personne qui veut prendre son temps et, surtout, ne pas s’engager.
Au cégep, c’était la manière que j’avais trouvé de me protéger de ma tendance à aimer les gens (trop) vite. Je me déconnectais complètement de mes possibles sentiments dans mes relations intimes. J’avais toutes sortes de raisons de ne pas vouloir être en couple, alors je fréquentais des gens sans m’impliquer émotionnellement. Et c’était super parce que c’était ce que je voulais à ce moment là.
J’ai donc eu plusieurs amants, plusieurs fuckfriends, avec qui j’ai créé de belles relations. Mais c’étaient des relations qui ne me rendaient pas tristes lorsqu’elles se terminaient. Un peu comme la cannelle sur un chai latte, c’est nice quand y’en a, mais c’est vraiment pas la fin du monde quand y’en a pas.
Mais maintenant, j’aurais envie de rencontrer une personne avec qui bâtir une relation de couple. Tsé pas besoin que ça soit compliqué, juste avoir quelqu’un sur qui compter. Quelqu’un avec qui passer du temps à faire chacun.e nos trucs, mais à être bien parce qu’on sait que l’autre est là, juste à côté, qu’on entend sa respiration, qu’on ressent sa présence. Quelqu’un dont tu reconnais l’odeur. Quelqu’un qui te prends dans ses bras quand ça va pas, ou quand tu as juste envie d’un peu de chaleur humaine. Quelqu’un à qui dire bonne nuit et bon matin. Quelqu’un qui sais que, le matin, c’est du jus d’orange que t’aimes boire. Quelqu’un dont tu connais les petites habitudes et qui t’acceptes comme tu es, mais qui n’est pas ta mère, ton père, ta soeur ou ta meilleure amie.
Faque j’essaie de réapprendre à intégrer des émotions dans mes relations. Mais apparemment, je sais pas doser. Tsé comme quand t’as oublié que tu venais juste d’ouvrir une nouvelle canne de sirop d’érable pis que tu noies tes crêpes dedans par accident.
Ça fait que j’ai pas encore intégré que je viens de rouvrir la canne des émotions pis que je noie mes relations dedans par accident. Pis ben ça d’l’air que je tombe amoureuse comme je respire. Et c’est pas facile à gérer parce que j’ai pas l’habitude de ressentir des sentiments aussi forts pour les personnes que je côtoie dans mon intimité.
Faque ces temps-ci, je rencontre des gens, je m’attache, je fonce, je finis par me rendre compte que l’autre n’est jamais embarqué dans le train avec moi, pis je me pète la face dans un mur. Encore, et encore.
Je suis en train de devenir cette fille qui a toujours un nouveau kick ou une nouvelle peine d’amour. Pire, je suis en train de devenir bonne pour être en peine d’amour. Pour continuer à donner le change. Pour donner l’impression que ça ne m’affecte pas trop en fait, que je ne m’étais pas tant attachée que ça, là. Pour faire croire que non, non, ça va, je vais bien, je m’y attendais de tout façon. Bref, pour refouler mes émotions négatives pis je suis vraiment pas certaine d’aimer ça.
Et là, j’ai vraiment aucune idée de comment me sortir de ce cercle vicieux de marde. Faque en attendant, je continue de faire ben gros d’introspection, je mange plus que ma part de chocolat, et j’écris des textes pour essayer de donner un sens à tout ça.
Padmé
Étudiante en physio, Padmé écrit pour se vider la tête et faire avancer ses réflexions. Drivée par les questions de genre, elle refuse de se faire enfermer dans une image stéréotypée de la femme. La preuve, il n’est pas rare de la trouver les deux mains dans la graisse de vélo en train de chanter du Céline Dion à tue-tête.
Pour lire le dernier article de Padmé – Cuisse ou poitrine? – c’est ici!