Illustration : Pénélope (@pennypancakes_038)
Ce que je veux, c’est m’éclater contre toi
comme une vague qui se fracasse contre un mur
si je suis de l’eau, je suis la mer
quand y’a beaucoup de vent.
La berge est pleine de sable piquant et de détritus
ça sent le sel, ça brûle le fond des narines
la mer est grise et blanche
houleuse que ça a pas de bon sens.
Y’a des bouts où ça se calme
dans ces temps-là, y’a du soleil et les gens peuvent pêcher
y’a moyen d’apprécier le bord de mer
mais de loin.
Et tu te baignes pas.
—
Quand je nous imagine l’un.e à côté de l’autre, je te vois comme une paroi rocheuse
Tout droit, tout fier, du roc
Sauf que je suis là, contre toi, à t’effriter sans pouvoir m’arrêter
Moi la mer, rushante, changeante, houleuse, qui te mange des bouts en cavernes et crevasses, jusqu’à ce que tu casses.
Voulais-tu casser? Est-ce que c’est la mer qui reprend son droit, ou c’est la berge qui s’effrite?
Est-ce que t’aurais toujours perdu des bouts, ou ben je te force à reculer?
La métaphore est passée de mode déjà.
Weird pour une fille de Laval de se voir comme la fucking mer.
—
Je suis douce mais juste du dedans des bras
Le reste est rêche. On dirait que c’est fait pour repousser.
D’un bord c’est tolérable, de l’autre désagréable
comme une râpe à fromage.
—
Je suis comme une noix de bol de salon de papi
Le fun à craquer, ouvrir, casser
Décevante au goût.
Je suis comme une pêche
Juste bonne en saison, le cœur dur
La peau qui picote les lèvres.
Je suis comme la tire sur la neige
Bouillie, collante
Sucrée à en avoir mal au cœur.
—
« On vit rien qu’au printemps
L’printemps dure pas longtemps »
J’pense que Paul Piché oubliait l’automne.
Je suis heureuse d’un automne
Qui m’chauffe la face
Laisse faire la bouette de mars, parle moi de la lumière d’un doux début d’octobre
Laisse faire en avril ne te découvre pas d’un fil, je vote pour des foulards en novembre
Si t’oublies le réchauffement climatique pi toute
17 degrés et les feuilles toutes en couleur
Y’a de quoi revivre.
La Perdrix
Travailleuse dans le milieu communautaire et presque détentrice d’une maitrîse en études féministes, La Perdrix est une jeune femme qui adore être en mode occupée tout le temps. Forte et fragile à la fois, elle peut déménager tes meubles et pleurer en lisant un livre. Rien ne lui fait plus plaisir que de défier des stéréotypes, ou voir quelqu’un renverser des idées préconçues.