Illustration : Layloo (@mycrazycolouredmind)
Si vous suivez les articles de Princesse Chihiro (moi), bien vous savez que je me questionne encore sur mon orientation sexuelle et que j’ai une relation ambiguë avec le sexe. Si vous me lisez pour la première fois, voici un bref aperçu d’où j’en suis dans mes réflexions :
Est-ce que je suis hétérosexuelle? Non. Est ce que je suis lesbienne? Non. Est-ce que je suis bisexuelle? Probablement. Pansexuelle? Peut-être. En questionnement? Certainement. Asexuelle? C’est la question du jour!
Voyez-vous, je semble être une personne très confuse, mais je me porte très bien. L’indécision à me définir ne me cause pas un mal de vivre. Je suis bien avec mes questionnements. J’ai l’impression que c’est un espace plus confortable que si je trouvais réponse à mes questions. J’ai encore une incertitude à me dévoiler, comme une peur de ne pas trouver les bons mots pour me définir. Et Asexuelle est un gros mot à se coller dans le front devant une société hypersexualisée.
Alors maintenant vient le temps d’en parler. Si vous n’êtes pas familier.ère avec le terme, ne vous en faites pas, c’est plutôt simple comme concept, malgré toutes ses nuances. Donc l’asexualité est l’absence du désir d’entreprendre une activité sexuelle avec une autre personne ou soi-même. Les nuances qu’on peut y trouver sont multiples; telles qu’un désintérêt complet pour le sexe, ou une attirance pour une personne sans que celle-ci soit sexuelle, ou un désir d’entretenir des relations romantiques, même sans attirance sexuelle pour son.sa partenaire.
Comme plusieurs, j’ai eu ma première relation amoureuse et sexuelle au secondaire. J’ai vite compris que le hype autour du sexe n’était pas pour moi, mais j’ai quand même voulu entretenir une relation sexuelle avec mon copain au cas où. Au cas où je commencerais à aimer ça. Au cas où j’aurais un orgasme. Au cas où je pourrais réellement m’abandonner dans l’activité. Au final, j’ai juste appris à endurer le sexe.
Durant mes trois années de célibat suivant ma première relation, je n’étais intéressée ni par les hommes ni par les femmes. Je ne ressentais pas d’attirance sexuelle et le sexe ne me manquait pas. C’était curieux, parce que mes amies étaient, à cette époque, des grandes fans de leur sexualité. Elles avaient des relations strictement basés autour de l’activité physique. Certaines avaient des fuckfriends, d’autres avaient des one-night stand, quelques-unes étaient dans des relations sérieuses et s’épanouissaient dans leur vie sexuelle. De mon côté, je me sentais exclue de la mienne. Mes seules expériences sexuelles m’avaient poussé à croire que le sexe n’était pas pour moi.
Et le plaisir solo lui? J’en étais curieuse, mais je n’ai jamais été portée à me masturber. Je peux compter sur mes doigts les rares fois que j’ai essayé. Peut-être que je n’ai pas encore la bonne technique; j’ai même pris un abonnement au site OMGYES pour mieux m’outiller. Reste que ma libido est presque inexistante. Des désirs sexuels, j’en ai tout les trente-six mois.
Je me retrouve donc sans attirance sexuelle flagrante, sans désir sexuel (comme mon amie me l’a demandé, non, même pas quand je suis saoule) et avec le concept d’asexualité qui me fait signe de la main. Par contre, en faisant mes recherches sur l’asexualité, je réalise que ce n’est pas tout à fait moi.
Il y a des éléments que j’aime du sexe. J’aime la connection physique et émotionnelle des corps. J’aime l’amour qui peut s’en dégager et le sentiment de chaleur d’être si bien avec cette personne. J’aime le plaisir que ça procure à mon partenaire. Le sexe est pour moi une façon de se rapprocher d’une personne et de sentir l’attachement que tu portes envers elle. C’est donc naturellement que je peux développer une attirance sexuelle pour une personne que j’aime. Elle s’attache aux sentiments amoureux qui me prennent le coeur.
L’asexualité est un spectre et je me situe dans la section grise entre la sexualité et l’asexualité. Le terme qui me semble le plus approprié pour me définir est Demisexuelle. Je n’invente rien, c’est le mot associé au concept de vouloir une relation romantique, sans pour autant qu’elle soit sexualisée. Avec l’asexualité, il y a un désintérêt total envers les relations de tout genre, tandis que la demisexualité c’est quand une personne développe une attirance sexuelle qu’après avoir formé un lien émotionnel fort avec une autre personne.
Alors voilà, finalement j’adopte une étiquette! Et depuis que j’explore la question d’asexualité, je me sens prendre confiance envers ma propre affinité avec le sexe. J’ai le courage de dire non ou de communiquer mes limites avec mon partenaire. C’est franchement révélateur d’oser dire à voix haute ce que je souhaite. Puis cette conversation a été bilatérale, nous avons su nous exprimer sur ce que nous recherchions, ce que nous aimions et ce que nous voulions de notre relation physique. Somme toute, notre relation ne diffère pas tant des autres. Parce que comme dans toute relation, la communication est clé et le consentement obligatoire.
Sans 7ième ciel,
Princesse Chihiro
Princesse Chihiro, jeune femme d’affaires accomplie, enthousiaste des sports et fanatique du continent asiatique, elle voudrait donner une voix à celles.ceux qui ne peuvent pas se le permettre et est horrifiée lorsque les survivant.e.s d’agressions sexuelles ne sont pas pris.es au sérieux. #metoo
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